Points saillants

  • Les actions de sociétés à petite capitalisation américaines ont été à la traîne de celles des sociétés à grande capitalisation pendant 10 ans, ce qui marque un renversement de la prime qu’offraient historiquement les actions à petite capitalisation.

  • Des problèmes structurels, dont une rentabilité plus faible, des différences de composition sectorielle et une plus grande sensibilité aux taux d’intérêt, ont pesé sur le rendement des actions à petite capitalisation.

  • Malgré ces difficultés, les écarts de valorisation suggèrent que les actions à petite capitalisation pourraient offrir des occasions à long terme, en particulier pour les gestionnaires actifs compétents et dans le cadre des stratégies factorielles axées sur la qualité et la valorisation.

Les actions américaines à petite capitalisation ont inscrit des rendements considérablement inférieurs à ceux des actions à grande capitalisation au cours de la dernière décennie. Il s’agit d’un revirement par rapport aux attentes des investisseurs depuis les années 1990, époque où des études universitaires poussées défendaient l’existence d’une prime associée aux actions à petite capitalisation1. Même si les actions non américaines (qui ont également tiré de l’arrière au cours de la dernière décennie) ont connu une remontée en 2025, les actions à petite capitalisation ont continué à éprouver des difficultés malgré leurs valorisations attrayantes. Les préoccupations liées aux droits de douane en sont responsables, du moins en partie, car les actions à petite capitalisation ont historiquement été plus cycliques et plus sensibles à l’économie.

Nos études suggèrent toutefois que des facteurs plus structurels pourraient être en jeu. Les sociétés de plus petite taille se sont détériorées qualitativement par rapport à celles à grande capitalisation, comme le montre la figure ci-dessous. Jusqu’en juillet, près du tiers des sociétés comprises dans l’indice Russell 2000 affichaient des pertes selon le bénéfice par action annuel. Une grande partie de la prime de valorisation tant célébrée des sociétés à grande capitalisation semble au moins partiellement justifiée par leur rentabilité supérieure.

Les grandes capitalisations ont surpassé les petites capitalisations sur le plan de la rentabilité et des valorisations

Un graphique linéaire illustre la différence en points de pourcentage du rendement du capital investi entre les sociétés comprises dans l’indice Russell 1000 et celles comprises dans l’indice Russell 2000. Depuis 2005, la courbe de tendance fluctue, mais demeure inférieure à 20 jusqu’au milieu de 2020. Par la suite, elle continue de fluctuer, mais demeure supérieure à 20 la majorité du temps. En juillet 2025, la dernière date indiquée, l’écart de rendement en points de pourcentage s’établissait à environ 25

Remarques : L’écart de rendement du capital investi est calculé de la façon suivante : rendement moyen pondéré du capital investi mesuré en pourcentage pour les actions comprises dans l’indice Russell 1000, moins la même mesure pour celles comprises dans l’indice Russell 2000. L’écart entre les ratios cours/bénéfice prévisionnels sur un an est calculé de la façon suivante : moyenne harmonique pondérée du ratio cours/bénéfice des actions comprises dans l’indice Russell 1000, selon les estimations consensuelles du bénéfice par action pour le prochain exercice, moins la même mesure pour celles comprises dans l’indice Russell 2000.
Source : Calculs de Vanguard fondés sur des données de FactSet, de juillet 2005 à juillet 2025.

 

Le marché des premiers appels publics à l’épargne (PAPE) semble également avoir joué un rôle dans le rendement inférieur des actions à petite capitalisation. Même si des centaines de jeunes sociétés à petite capitalisation prometteuses ont fait leur entrée en bourse dans le passé, plusieurs attendent d’avoir atteint le statut de grande capitalisation avant de faire le saut ou demeurent tout simplement fermées. L’univers des sociétés à petite capitalisation cotées en bourse est donc composé de sociétés qui ont vieilli au fil du temps. Les sociétés qui sont ont fait leur entrée en bourse au cours des 10 dernières années ont par ailleurs tendance à être moins rentables que lors des décennies précédentes. 

 

Les désavantages structurels et les écarts sectoriels pèsent sur les sociétés à petite capitalisation

Les rendements supérieurs historiques des actions des sociétés technologiques à mégacapitalisation, souvent appelées les « sept magnifiques », ont joué un rôle dans les écarts entre les actions à grande et à petite capitalisation. Au cours des 10 dernières années, ces actions (Nvidia, Microsoft, Apple, Alphabet, Amazon, Meta Platforms et Tesla) ont représenté la moitié du rendement supérieur annualisé des actions à grande capitalisation, ce qui représente environ 6 points de pourcentage. Les différences de composition sectorielle entre les sociétés à grande et à petite capitalisation ont également eu une influence : les actions technologiques représentent 37 % des actions comprises dans l’indice Russell 1000, mais seulement 12 % de celles comprises dans l’indice Russell 2000.

La hausse des taux d’intérêt au cours des dernières années a pesé de façon disproportionnée sur les sociétés à petite capitalisation. Si les sociétés à plus grande capitalisation ont été en mesure d’obtenir de faibles taux d’intérêt sur des emprunts à très long terme lorsque les taux étaient plus bas, ce n’est pas le cas de nombreuses sociétés à petite capitalisation dotées de structures de financement à court terme qui ont dû renouveler leurs emprunts à des taux d’intérêt plus élevés. Cette situation a entraîné une augmentation du pourcentage des sociétés à petite capitalisation dont le ratio de couverture des intérêts (revenu d’exploitation divisé par les frais d’intérêt) est inférieur à 2, un niveau généralement considéré comme sûr, car il signifie qu’une société gagne au moins deux fois les montants nécessaires pour couvrir ses frais d’intérêt.

Dans ce contexte difficile, les gestionnaires de fonds à petite capitalisation actifs s’en sont beaucoup mieux tirés que ceux de fonds à grande capitalisation2. Les fonds à petite capitalisation à gestion active ont tendance à privilégier la qualité et à sous-pondérer les sociétés qui réalisent des pertes, ce qui a toujours été avantageux pour eux.

« On se demande donc si les réévaluations sont allées trop loin; si les attentes à l’égard des actions à petite capitalisation étaient trop pessimistes et celles à l’égard des actions à grande capitalisation, trop ambitieuses. »

Andrew Shuman

Directeur de la recherche, Surveillance et recherche de gestionnaires, Vanguard

Quelle direction prendre maintenant?

La baisse des valorisations des actions à petite capitalisation a sans doute été justifiée par leur baisse de qualité. Toutefois, on se demande si leur réévaluation est allée trop loin; si les attentes à l’égard des actions à petite capitalisation étaient trop pessimistes et celles à l’égard des actions à grande capitalisation, trop ambitieuses. Si l’on analyse les données du ratio cours/bénéfice sous un autre angle, même en limitant l’univers aux sociétés de qualité (celles qui génèrent un rendement du capital investi de plus de 20 %), les actions à petite capitalisation semblent très bon marché par rapport à celles à grande capitalisation dont la rentabilité est comparable. 

Les actions à petite capitalisation de qualité sont devenues bon marché par rapport à celles à grande capitalisation

 

Un graphique linéaire illustre le ratio cours/bénéfice prévisionnel moyen sur un an des actions de sociétés de qualité à petite capitalisation moins le même ratio pour les actions de sociétés de qualité à grande capitalisation. Depuis 2005, la courbe de tendance fluctue, mais tombe rarement sous zéro jusqu’au milieu de 2018. Par la suite, elle continue de fluctuer, mais demeure inférieure à -5 la majorité du temps à partir du milieu de 2020. En juillet 2025, la dernière date indiquée, l’écart entre les ratios s’établissait à environ -10,5.

 

Remarques : L’écart entre les ratios cours/bénéfice prévisionnels sur un an est calculé de la façon suivante : moyenne harmonique pondérée du ratio cours/bénéfice des actions de qualité à petite capitalisation, selon les estimations consensuelles du bénéfice par action pour le prochain exercice, moins la même mesure pour les actions de qualité à grande capitalisation. Les actions de qualité sont définies comme celles qui offrent un rendement moyen du capital investi de plus de 20 % au cours des trois dernières années. Les actions à petite capitalisation désignent celles qui se situent dans le tiers inférieur de l’indice Russell 3000, selon la pondération au sein du marché, et les actions à grande capitalisation sont celles qui se situent dans le tiers supérieur du même indice, toujours selon leur pondération au sein du marché.
Source
 : Calculs de Vanguard fondés sur des données de FactSet, de juillet 2005 à juillet 2025

 

Nos prévisions à l’égard des marchés financiers suggèrent que les écarts de valorisation ont en effet été trop importants. Selon nous, les actions à petite capitalisation devraient surpasser celles à grande capitalisation de 1,9 point de pourcentage annualisé au cours de la prochaine décennie. Une certaine prudence est toutefois de mise compte tenu de la prévalence des sociétés à petite capitalisation dont la rentabilité est faible et les bilans, risqués. Les investisseurs voudront peut-être envisager des fonds à gestion active à faible coût gérés par des gestionnaires compétents qui peuvent être sélectifs ou des fonds qui utilisent des stratégies factorielles axées sur la qualité et l’évaluation.

1 Eugene F. Fama et Kenneth R. French. « Common Risk Factors in the Returns on Stocks and Bonds ». Journal of Financial Economics, vol. 33, no 1, février 1993, p. 3 à 56.

2 Selon le rapport U.S. Active/Passive Barometer Report : Midyear 2025 de Morningstar, seulement 5,8 % des fonds mixtes de sociétés à grande capitalisation gérés activement ont surpassé leur indice de référence, après déduction des frais, au cours des 10 dernières années, comparativement à 18 % pour les fonds mixtes à petite capitalisation et à 36 % pour les fonds de croissance à petite capitalisation.

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Les placements dans des actions émises par des entités non américaines sont soumis à des risques, y compris le risque géographique et le risque de change.

Le cours des actions de sociétés à petite et à moyenne capitalisation fluctue souvent davantage que celui des sociétés à grande capitalisation.

 

Date de publication : septembre 2025

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