Inflation, diversification et le portefeuille 60/40
Commentaire de Kevin DiCiurcio, CFA, chef de l’équipe de recherche du Vanguard Capital Markets Model®
L’inflation est en hausse dans de nombreuses régions du monde, ce qui signifie que les taux d’intérêt le seront probablement également. Les modèles d’évaluation des actifs financiers donnent à penser que l’inflation peut avoir une incidence semblable sur les actions et les obligations, comme ils sont tous les deux liés aux taux d’intérêt à court terme. Par conséquent, certains investisseurs ont commencé à se poser la question suivante : Les rendements des actions et des obligations commenceront-ils à fluctuer en parallèle et, le cas échéant, qu’est-ce que cela pourrait signifier pour la diversification dans un portefeuille équilibré?
Pour répondre à ces questions, mes collègues et moi avons dégagé les facteurs qui ont historiquement alimenté les mouvements coordonnés des actions et des obligations au fil du temps et avons publié nos conclusions dans La corrélation entre les actions et les obligations dans un contexte de hausse de l’inflation : en hausse, mais sans changement de régime. Parmi ces facteurs, le plus important est l’inflation, et nous avons constaté qu’il faudrait une inflation beaucoup plus marquée que celle que nous anticipons pour que les actions et les obligations évoluent ensemble dans une mesure qui réduirait le pouvoir de diversification des obligations dans un portefeuille équilibré1.
Pourquoi les investisseurs à long terme conservent-ils un portefeuille équilibré?
Il est important de comprendre pourquoi tant d’investisseurs détiennent un portefeuille équilibré d’actions et d’obligations. Les actions sont le moteur de croissance d’un portefeuille, la source de rendements attendus plus élevés dans la majorité des contextes de marché. Toutefois, s’ils avaient toujours surpassé les obligations ou garanti de bons résultats, les investisseurs auraient peu d’intérêt à détenir des obligations. Même si les cours boursiers ont augmenté au fil du temps, leur trajectoire n’a pas été linéaire. Ils ont subi de nombreuses perturbations – et plusieurs contractions marquées – en cours de route.
C’est là que les obligations entrent en jeu. Les obligations ont généralement servi de contrepoids à un portefeuille, les prix augmentant (ou diminuant de façon moins marquée) pendant les périodes où les cours boursiers baissent. Ce profil de rendement contrasté permet de réduire au minimum les pertes sur la valeur d’un portefeuille par rapport à un portefeuille composé uniquement d’actions. Il aide les investisseurs à adhérer à un plan judicieusement élaboré dans un contexte de rendement difficile.
Corrélations dans le contexte : le temps compte
Nous utilisons le terme corrélation pour expliquer comment les rendements boursiers et obligataires évoluent les uns par rapport aux autres. Lorsque les rendements évoluent généralement dans la même direction, ils sont positivement corrélés; et lorsqu’ils évoluent dans des directions différentes, ils sont négativement corrélés. La combinaison d’actifs à corrélation négative améliorera la diversification en atténuant les fluctuations de la valeur des actifs du portefeuille au fil du temps. Toutefois, dernièrement, les rendements des actions et des obligations ont évolué plus souvent dans la même direction et ont même été, à certains moments, positivement corrélés. Cependant, ces corrélations positives se sont produites pendant des périodes relativement courtes. Et il s’avère que le temps compte.
Les tendances à court terme peuvent varier; les corrélations positives ou négatives à long terme peuvent durer des décennies
Remarques : Les corrélations entre les actions et les obligations à long terme ont été largement positives pendant la plus grande partie des années 1990, mais elles ont été généralement négatives depuis environ 2000. Il n’est pas rare que la corrélation devienne positive à court terme, mais cela n’a pas modifié la relation négative à long terme.
Sources : Vanguard, d’après les données de Refinitiv du 1er janvier 1990 au 26 juillet 2021. Les données ne figurent dans le graphique qu’au début de 1992 pour refléter la fin de la première corrélation mobile sur 24 mois.
Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs.
Comme pour tout rendement de placement, il y a une limite aux conclusions que vous pouvez tirer en examinant uniquement de courtes périodes. Depuis 2000, les corrélations entre les actions et les obligations ont grimpé de façon à passer en territoire positif à maintes reprises. Toutefois, les corrélations à long terme sont demeurées négatives, et nous nous attendons à ce que cette tendance persiste.
Quel niveau d’inflation faudrait-il?
Nos recherches ont déterminé les principaux facteurs qui ont influé sur les corrélations entre les actions et les obligations de 1950 à aujourd’hui. Parmi ceux-ci, l’inflation à long terme a été de loin le plus important.
Étant donné que l’inflation fait évoluer les rendements des actions et des obligations dans la même direction, la question qui se pose est la suivante : Quel niveau d’inflation faudrait-il pour faire passer les corrélations de rendement en territoire positif? La réponse : un niveau élevé.
Selon nos données, il faudrait une inflation moyenne mobile sur 10 ans de 3,5 %. Il ne s’agit pas d’un taux d’inflation annuel, mais d’une moyenne sur 10 ans. Pour mettre les choses en contexte, pour atteindre une moyenne de 3 % sur 10 ans dans un avenir rapproché, disons au cours des cinq prochaines années, il nous faudrait maintenir un taux d’inflation de base annuel de 5,7 %. En revanche, nous prévoyons que l’inflation de base sera d’environ 2,6 % en 2022, ce qui porterait la moyenne sur 10 ans à seulement 1,8 %.
Vous pouvez en apprendre davantage sur nos perspectives d’inflation aux États-Unis dans notre récent article intitulé The Inflation Machine : What It Is and Where It’s Going. Dans le cadre de ses efforts pour assurer la stabilité des prix, la Réserve fédérale cible une inflation annuelle moyenne de 2 %, bien en deçà du seuil qui, selon nous, entraînerait des corrélations positives de toute durée significative. Il est également nettement inférieur aux taux d’inflation d’avant 2000, qui, de 1950 à 1999, se situaient en moyenne à 5,3 % et étaient associés à des corrélations positives entre les actions et les obligations à long terme.
Les corrélations positives nécessitent une inflation élevée
Remarque : La figure montre les projections de Vanguard pour les corrélations entre les actions et les obligations selon quatre scénarios d’inflation sur 10 ans d’avril 2021 à décembre 2025.
Source : Vanguard.
La répartition de l’actif, plus que la corrélation, influe sur les résultats du portefeuille
Qu’est-ce que cela signifie pour le portefeuille traditionnel composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations? Pour les investisseurs qui ont le goût d’ajuster leurs portefeuilles en prévision d’un renversement des corrélations entre les actions et les obligations, nous pourrions dire : « pas si vite ». Dans l’environnement de simulation de portefeuille que nous avons testé, les corrélations positives par rapport aux corrélations négatives ont influé sur les mesures des fluctuations des valeurs du portefeuille, comme la volatilité et les baisses maximales, au fil du temps, mais ont eu peu d’incidence sur la fourchette des résultats à long terme du portefeuille. De plus, nous avons constaté que le déplacement de la répartition de l’actif d’un portefeuille vers les actions, de 60 % à 80 %, a entraîné un changement plus important dans le profil de risque du portefeuille que si on avait conservé la répartition 60/40 pendant un changement de corrélation.
Cela correspond à ce que nous avons déjà dit : Les résultats du portefeuille sont principalement déterminés par la répartition stratégique de l’actif des investisseurs. Il s’agit d’une bonne nouvelle, car avec une bonne planification, les investisseurs qui détiennent des portefeuilles équilibrés devraient être bien placés pour garder le cap et atteindre leurs objectifs, plutôt que de chercher à éviter les obstacles.
1 Wu, Boyu (Daniel), Ph. D., Beatrice Yeo, CFA, Kevin J. DiCiurcio, CFA, et Qian Wang, Ph. D., 2021. La corrélation entre les actions et les obligations dans un contexte de hausse de l’inflation : en hausse, mais sans changement de régime. Valley Forge (Pennsylvanie) : The Vanguard Group, Inc.
Renseignements importants :
Date de publication : octobre 2021
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Le rendement passé n’est pas garant des résultats futurs.
Dans un portefeuille diversifié, les gains de certains placements peuvent aider à neutraliser les pertes enregistrées par d’autres. Toutefois, la diversification ne garantit pas un profit et ne protège pas contre les pertes.
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